En observant la scène diasporique camerounaise en Allemagne, il est évident que chacun agit souvent de son côté. Cette tendance à travailler en petits groupes, voire individuellement, freine les grands projets, qu’il s’agisse d’initiatives de dénonciation ou de levées de fonds pour des actions collectives d’envergure. Ce phénomène n’est pas nouveau et est en partie alimenté par un manque de confiance, mais il y a d’autres facteurs à considérer.
Les Camerounais en Allemagne présentent des profils variés : universitaires, étudiants en écoles de formation, demandeurs d’asile et immigrés avec visa long séjour. Ces différences créent des débats qui divisent au lieu d’unir, surtout dans un contexte où le leadership peine à s’imposer et à convaincre un grand nombre. Cette fragmentation rend difficile une collaboration qui nécessite des compromis pour un objectif commun, un sacrifice que beaucoup hésitent à faire.
Il est important de noter que la majorité des Camerounais en Allemagne cherchent simplement une meilleure vie, cherchant principalement un emploi pour assurer leur subsistance. Cet objectif individuel se traduit par un manque d’intérêt pour les activités communautaires, qui ne leur offrent pas de bénéfices directs immédiats comme le ferait un emploi salarié. Les associations se heurtent à ce désintérêt frappant.
Les besoins des étudiants (logement, aide académique, recherche d’emploi) ne sont souvent pas pris en charge par les communautés en place, dont les activités sont majoritairement culturelles et festives. Dans un contexte où les compatriotes de la communauté aspirent à plus, ce décalage entre attentes et offre doit être résolu.
Il est important de noter que la majorité des Camerounais en Allemagne cherchent simplement une meilleure vie, cherchant essentiellement un emploi pour assurer leur subsistance.
Pour pallier ces lacunes, les associations camerounaises en Allemagne doivent évoluer et mieux répondre aux besoins réels de leurs membres. Parmi les solutions envisageables :
- Un réseau de mentorat : Créer des systèmes de parrainage ou de mentorat pour aider les nouveaux arrivants, en particulier les étudiants et les jeunes professionnels, à s’orienter dans leur parcours académique et professionnel. Des programmes où des Camerounais déjà établis apportent conseils et soutien aux nouveaux pourraient aider à briser l’isolement.
- Des services de soutien ciblés : Les associations doivent offrir des services plus concrets, comme des ateliers de formation professionnelle, de développement personnel ou de réseautage. Par exemple, des séminaires sur la rédaction de CV, la recherche de stages ou les démarches administratives pourraient attirer plus de membres.
- Un leadership inclusif et transparent : Le leadership au sein de la diaspora doit être plus inclusif et transparent. La mise en place d’une plateforme de consultation régulière avec la communauté pourrait permettre d’ajuster les priorités des associations et d’impliquer davantage de personnes dans les prises de décisions.
- L’importance des premiers soins et a la protection de soi Dans un contexte ou tout peut arriver, il est nécessaire de mettre en place des séminaires et vidéo éducative de conseil de quoi faire dans des situations bien prédéfinies. Car des bons gestes peuvent sauver des vies.
- L’importance de soutenir les business des membres de la communauté Oui pour ceux qui proposent un service de qualité, soigne, dont la clientèle est bien traite, on devrait pouvoir les soutenir. Ainsi l’économie fait vivre la communauté qui permettra de nous rendre indépendants dans les réalisations des projets.
Le besoin de rassemblement n’est pas nouveau. L’association Cameroon Diaspora Network Germany (CDN.G) tente depuis plusieurs années de fédérer les associations camerounaises en Allemagne. Toutefois, seules quelques-unes ont adhéré, en partie parce que la mission et les objectifs de l’organisation ne sont pas clairement formulés. Une communication plus efficace, mettant en avant les réussites des projets et des collaborations, aiderait à motiver d’autres associations à rejoindre le réseau. Une meilleure utilisation des réseaux sociaux pour promouvoir l’agenda de la fédération et encourager les collaborations transversales est aussi cruciale.
En matière de réseautage, il existe un fort potentiel dans la diaspora camerounaise en Allemagne, où 2/3 des Camerounais ont suivi une formation professionnelle ou universitaire. Les domaines de la santé, des technologies de l’information et du génie civil sont les plus représentés. La création d’un réseau d’entraide pour faciliter l’accès à des stages ou à des contrats de travail pour les nouveaux arrivants, notamment grâce à des partenariats avec des entreprises locales, pourrait être une solution efficace.
- Création de start-ups et collaborations La diaspora devrait explorer la création de start-ups en misant sur les compétences existantes dans des domaines comme le génie logiciel, l’immobilier et les nouvelles technologies. Nous voyons que des start-ups dans ce genre existent déjà et sont à soutenir. S’établir en Allemagne est la première étape, conquérir le monde est l’objectif.
Sur le plan social, beaucoup d’initiatives existent déjà, principalement festives, mais des efforts pourraient être faits pour renforcer l’aide mutuelle au sein de la communauté. Par exemple, au lieu de se mobiliser essentiellement en cas de décès pour rapatrier des corps. Il serait utile de développer une culture de solidarité proactive qui offre un soutien aux Camerounais en difficulté avant que les situations ne deviennent critiques.
- Aide sociale structurée : Les levées de fonds et les appels à la solidarité devraient être mieux coordonnés à travers une fédération d’associations, donnant ainsi à la communauté une force collective plus visible et plus puissante.
- L’assistance aux étudiants : Des étudiants ont parfois besoin de chose simple: laptops, licence Windows ou encore de certains logiciels que la communauté pourrait proposer à chaque début semestre d’hiver. Mais on pourrait aller loin dans l’aide, logement, payer le semestre aux plus nécessiteux aiderait à renforcer la résilience et l’autonomie de la diaspora.
- L’assistance aux malades grave : Selon le cas, on peut venir en aide dans des car spéciaux d’urgence aux membres de la communauté qui sont à court de ressources pour subvenir à leur besoin.
La diaspora camerounaise en Allemagne a un énorme potentiel, mais pour qu’elle puisse pleinement jouer son rôle, une meilleure organisation, une communication plus claire et une collaboration plus étroite sont nécessaires. Des réseaux doivent se mettre en place dans tous les secteurs où nous sommes présents: Université, école de formation, marché de l’emploi et de l’entreprise. Tout ceci permettra à la communauté non seulement de se rassembler, mais aussi de réussir dans un contexte aussi compétitif que celui de l’Allemagne.
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