1. Pourquoi ce rapport ?
Dans l’intensification de son action dans le domaine de la migration et du développement, la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH a passé commande d’une série d’études pour sonder les possibilités de cooperation avec les organisations de la diaspora. Ceux qui sont couramment appelés e.V. (eingetragener Verein), des associations en somme.
Un constat est clair, malgré sa démographie modeste sur place, la diaspora camerounaise joue un rôle très actif en faveur du développement. Aussi, on note que en 2021, les Camerounais vivant en Allemagne sont aux alentours de 27000. La diaspora Camerounaise est au 12ème rang en termes d’étudiants internationaux, ce qui fait des camerounais le groupe le plus large d’étudiants en Allemagne venant d’Afrique.
2. Ce qu’il contient
Pour commencer l’étude va dégager les structures des organisations, faire un listing des organisations existantes et leur activité en faveur du développement. Ensuite, elle cherche à déterminer si les organisations essaient d’influencer la politique de la terre mere, le Cameroun. Tout naturellement, elle présentera les clivages.
Le rapport met aussi en avant les multiples difficultés et challenges des associations à travers l’Allemagne. Ajouter à cela, leur limitation financière, humaine et aussi de leadership.
Ils ont noté que les associations ne sont pas forcément à 100 % issues de l’émigration, et les missions et les prérogatives de ces associations sont orient vers leur pays d’origine pour aider au développement et transférer les connaissances. Une vision pour plus objective basée sur la mission first que sur qui fait la mission, pourvu que cela profite au plus grand nombre. Il faut ajouter que ces associations sont censées être à but non lucratif et les événements sont toujours en public.
3. Profils des associations Camerounaise
Les associations répertoriées dans le rapport sont toutes enregistrées auprès des autorités compétentes. Il est à constater que dans le domaine, les hommes sont très représentés, bien qu’il soit indiqué que les proportions de la femme soient à plus de 40 % en moyenne. Les personnes interviewées sont elle-mêmes venues en Allemagne, dont deux tiers (2/3) dans le but d’étudier.
À cause de la limite financière et temporelle, sur une liste de 85 organisations, juste 18 ont été retenues du fait de leur expertise, et qui ont déjà réalisé un ou plusieurs projets. En voici le récapitulatif:

Les filières les plus participant aux interiview sont du domaine de l’ingenierie, l’informatique, l’electronique, le management ou la medicine.
4. Répartition de la communauté Camerounaise en Allemagne
La majorité des ressortissants camerounais vivent pour la majorité dans les grandes villes et les petites villes universitaires.

(Office fédéral des statistiques)
On constate que la répartition sur le territoire est plutôt grande et il y a une préférence particulière pour Berlin, qui vient loin en tête du classement. Ceci diminue l’isolement social et aussi la proximité avec les autres qui viennent du pays.
Du côté des universités, on a une belle représentation de la communauté camerounaise à travers les filières d’ingénierie dans les universités à travers l’Allemagne. Il faut aussi noter que le BACC camerounais est reconnu en Allemagne depuis les années 90, ce qui fait de ce pays une destination phare.

absolus (semestre d’hiver 2012/13)
Encore ici, on peut constater la large répartition des Camerounais à travers les universités en Allemagne. Ceci pose un avantage dans le choix des universités, facilite l’intégration, car on n’est pas seul, et aussi réduit le temps mis à l’université du fait de la transmission rapide des expériences par les anciens.
5. Associations Camerounaise en Allemagne
On distingue plusieurs types d’association camerounaise sur le sol Allemand:
Les associations culturelles qui se concentrent sur le sport, l’entraide et les manifestations culturels. Les questions d’intégrations, cohésion sociale sont souvent les plus privilégiés. On note aussi que les associations sont utilisées pour rallier les camerounais et autre sympathisant à des collectes de don a des fins caritatives ou pour aider un membre de la communauté en détresse. Ici, on peut citer le très répandu et connu Challenge Camerounais qui est là depuis fort longtemps et a su se positionner comme la vitrine de ce à quoi ressemble une association Camerounaise en Allemagne.
Il faut aussi noter que l’on rencontre des associations ethnorégionale qui a mon sens relate bien le fait qu’on ne change pas la nature humaine qui veut qu’on se regroupe selon plusieurs critères qui dans ce cas est l’ethnie. Pour nous Camerounais et Africain, c’est répandu et c’est “normal”, mais ce genre de groupement ethnique est fréquemment la source de plein de polémiques et de limitation.
Les associations Professionnelle regroupent les Camerounais(e) qui exercent la même profession. On a en tête de liste l’Association des ingénieurs et informaticiens camerounais(VKII) et l’association de médecins Camfomedics. Ces associations travaillent dans sur le transfert de technologie de l’Allemagne au Cameroun, mettre en réseaux les professionnels et travaillent sur des projets de développement au Cameroun.
Les associations étudiantes qui s’efforcent à mettre l’accent sur la convivialité, l’entraide, le soutien mutuel sur la vie estudiantine. On a par exemple la Clausthaler Studenten aus Kamerun(CSK) qui les active à l’université Technique de Clausthal, l’Association des Camerounais de Braunschweig(acambs) qui oeuvre dans le même sens et bien d’autres. Mais les problèmes de partage de document entre etudiants et d’aide direct entre l’étudiant sont toujours des challenges à relever. Mais du fait de la grande communauté présente sur place, l’effet d’isolement es fortement réduit, l’entre aide evolue bien.
Les associations fonctionnent pour la plupart sur la base du bénévolat, ce qui pose des limites évidente : les personnes voulant faire le travail bénévole sont peu nombreuse, ce qui Impacte toute activité liée à l’association. Immanquablement la cote qui est impacté, ce sont les finances. Moins on est nombreux, moins la levée de fonds est grande, du coup les projets réalisables sont puissamment limités. Il est rapporté que les associations demandent un support institutionnel. Ceci questionne l’indépendance de certaines associations qui reçoivent ces aides. Ceci montre a posteriori que l’argent est le nerf de la guerre et est au centre de tout, surtout en ce qui concerne les associations.
Pour moi, le challenge ici est de fédérer plus, avoir un nombre important de collaborer plus avec les autres associations, ce qui n’est pas gagné. Tout ceci est limite à cause des objectifs qui ne sont pas pareils, de l’orgueil qui règne et notamment de la suffisance de beaucoup d’entre nous. Et le plus important, la confiance, qui est difficile, car l’historique de mauvaise gestion, de vols son légion dans la communauté. Les associations gagneraient à travailler à refaire leur capital confiance et sérieux auprès de leurs confrères avant d’aller plus loin.
5. Une affaire de communication
En plus des challenges sus cite, la communication est un aspect bien critique : Les camerounais vivant en Allemagne ont appris à être “cash” comme on dit chez nous, c’est-à-dire être clair dans la formulation de leurs problèmes, et cela dérange. Car cela est vu comme prendre les gens de haut, ce qui est très reviviscent de la culture locale au Cameroun et de la communauté dans laquelle il y a un “respect” parfois mal placé des aînés qui empêché les “nouveaux” ou les moins âgés à dire ce qu’ils pensent vraiment sous peine d’être taxée d’irrespectueux, ou d’avoir la grosse tête. Nous savons tous que le leadership, la sagesse et l’efficacité ne sont pas toujours liés à l’age. Mais il est à noter que s’adapter et de mettre son oreille à l’écoute des autres, toujours chercher un consensus doit etre la ligne de conduite de toute les associations. Aller plus loin serait d’être fin dans la manière d’aborder les autres car “on se connait”. Parce qu’être adaptatif, convaincre, compréhensif, être à l’écoute, trouver le juste milieux, et chercher à avancer un pas après l’autre sont importants. Parce que notre tout changement brusque mène à une résistance, ce qui l’humain et non désirer dans le cadre de tout projets.
La continuité et l’élargissement de toute communauté est une importante car elle met en relation plus de compatriotes qui sont de potentiels futurs membres de la communauté. Le challenge demeure de comment rester pertinent auprès des nouveaux arrivants qui sont pour la plupart jeunes et ont des aspirations différentes. Pour y parvenir, il est nécessaire d’être à leur ecoute, aller a leur rencontre et échanger sur ce qu’ils vivent au quotidien pour mieux leur venir en aide.En ajout, leur inviter tout le temps à participer à la vie associative pour intégrer les idée fraiches et novatrices et surtout aider le leadership en place à atteindre le plus de monde et de rester crédible auprès des jeunes et nouveaux. Car il faut le dire, trop d’associations et leurs bureaux ont pris la grosse tête et prennent les autres de haut, les nouveaux et leur idée qui casse les bases établies sont traités de nouveau sans experience qui n’irons pas loin. On peut noter qu’il y a un nombre de personnes toujours prêtes à aider. Mais il y a aussi une catégorie “d’anciens” qui, pour des raisons de “respect” et “d’honneur” mal placés, sont à l’œuvre pour bloquer des initiatives qui sont novatrices et parfois meilleures que les leurs.
La corruption est un autre défi rencontré qui ne saurait être ignoré ni minimisé. Il est rapporté que les relations avec les organismes publics au Cameroun sont ouleuse et peu encourageante, donc en être le plus possible independent est un plus. En ajout, il est noté que les associations font face à des faits de corruption parmi leur rang, d’où l’adoption de règle empechant des membres de l’association de prendre des cadeaux au delà d’une certaine somme sans en informer le bureau. Je pense que toute association gagnerait à mettre en place un ensemble de règles clair et bien déterminé pour empêcher tout abus des ressources de l’association. En plus, elle doit clairement dire dans son slogan ou lors des assembles générales que l’on ne s’engage pas pour s’enrichir mais pour mettre l’humain au centre et réaliser les projets pour que cela profite au plus grand nombre.
6. Pour ne pas conclure
Durant mes recherches, je me suis posée un tas de questions auxquelles j’ai trouvé certaines réponses et je suis déjà content de constater que beaucoup ont déjà commencé à travailler sur des sujets épineux. Parmi lesquelles on peut citer le besoin et la nécessité de travailler et de collaborer pour grandir. En plus, les problématiques qui minent nos communautés sont bien connues et semblent être traitées de manière différente selon les associations. Mais il reste encore beaucoup à faire, pour gagner en puissance dans le domaine de la communication et du marketing, leadership : ceci aiderait à toucher un maximum de personnes, peu importe les réseaux sociaux.La visite sur place dans les zones estudiantines pour échanger sur leurs problèmes et challenges du quotidien, pour en faire de nouveaux membres et des sympathisants.
Il est important de dire que le capital confiance des compatriotes face aux associations a tellement chuté ; au point où quand ils sont informés qu’il y a un groupe de Camerounais qui prospecte des associations, on se méfie, car ce sont souvent des “shematiseur” comme on dit chez nous. Les phrases du genre “on se connaît” reviennent beaucoup. Parce que oui, les intérêts personnels ont fréquemment trop pris les devants au point où l’humain a été mis de côté, pourtant, c’est lui qui fait l’association et l’association devrait tout faire pour mieux le servir.
Je souhaite préciser que j’ai spécifiquement limité cet article aux présentations de l’environnement des associations en Allemagne et leurs challenges du quotidien, les aspects qui n’ont pas été abordés ici tels que :la politique, le clivage au sein de l’association, de comment et pourquoi il est nécessaire pour une association d’être indépendante et plus encore. Ces thématiques seront abordées dans des articles futurs.
En attendant, vous pouvez lire le rapport complet ici