L’importance d’être à l’affût des dernières informations concernant la politique du pays d’accueil est cruciale, dans le but de Préparation des expatriés africains aux crises. Cela permet de prendre des décisions de manière anticipée et, surtout, précise. En tant qu’expatriés, avoisinant les 27 000 personnes, nous faisons partie d’une minorité. Cette position doit nous inciter à mieux nous préparer face à des situations difficiles, comme les guerres.
Cet article propose un canevas de préparation collective et vise à permettre à chacun de se mettre à l’abri si nécessaire. Ce n’est pas un appel à la panique, mais plutôt une invitation à se préparer au pire des scénarios. Il convient de noter que, fort heureusement, les dirigeants mondiaux ne semblent pas assez fous pour nous entraîner dans une troisième guerre mondiale (du moins, nous l’espérons).
L’anticipation: la seule arme que nous avons
Étant dans un pays d’accueil pour diverses raisons, nous avons tendance à ignorer certaines situations tant qu’elles ne nous touchent pas personnellement. Un virus appelé : « Cela ne me concerne pas ». Ce comportement refait surface chaque fois que l’on essaie de mobiliser la communauté (vous et moi) pour décider ensemble des actions à mener afin d’éviter de se retrouver dans des situations délicates. Cependant, il disparaît brusquement lorsque survient une guerre. À ce moment-là, un Noir n’est plus identifié comme Camerounais, Ivoirien ou Somalien, mais simplement comme Africain.
Votre couleur de peau est votre CNI internationale, vous ne pouvez le nier.
La première réalité, frappante et dure, est celle de notre position dans la société. On ressent une certaine satisfaction lorsqu’on croise un « frère » capable de nous aider ou qui cherche une solution, tout comme nous. La couleur de peau devient alors un identifiant d’appartenance à un groupe, que je qualifie de « CNI internationale africaine ».
Dans cette vidéo de BBC, on peut y apercevoir des Africains qui disent vouloir fuir, mais n’en ont pas la possibilité.
On peut trouver sur YouTube de nombreuses vidéos montrant des compatriotes en détresse, contraints de compter uniquement sur leurs propres moyens pour fuir et se mettre en sécurité. Certains de nos compatriotes se sont mobilisés pour organiser l’envoi de bus et autres convois, bien avant que les institutions de nombreux pays d’Afrique subsaharienne ne réagissent en envoyant des moyens de transport pour leurs ressortissants.
Pendant ce temps, d’autres sont restés sur place et ne rentreront jamais chez eux. Le racisme, le “facial profiling” et d’autres formes de discrimination n’ont pas manqué dans ces situations. Je vous invite à regarder ces vidéos par vous-mêmes :
- Fuyant l’Ukraine, des étudiants africains témoignent de la violence
- Conflit en Ukraine : Les étudiants africains fuyant la guerre “confrontés à la discrimination raciale”.
- Comment j’ai fui l’Ukraine – BBC Africa
- Les étudiants africains fuyant l’Ukraine disent avoir été victimes de discrimination et de violence
- Un étudiant africain fuyant l’Ukraine décrit ses difficultés à franchir la frontière pour se mettre en sécurité
- Les étudiants africains et asiatiques fuyant l’Ukraine se plaignent d’être maltraités
- Les Africains en Ukraine : L’histoire de Jessica – BBC Afrique
- Comment des milliers d’étudiants africains tentent d’échapper à la guerre en Ukraine | DW News
- Le journal de l’évasion : La vie d’une étudiante nigériane qui a fui l’Ukraine
- “Ukrainiens seulement” : Un étudiant nigérian fuyant la guerre décrit le racisme rampant à l’encontre des Africains à la frontière
Cela devrait tirer la sonnette d’alarme chez chacun d’entre nous : il est essentiel de se préparer, car il ne faut jamais dire jamais. Ceux qui suivent les actualités de temps en temps comprennent probablement où je veux en venir. Si ce n’est pas clair pour vous, je vous le dis directement : ils se préparent à la guerre. Clairement, une période de grande préparation est en cours, pouvant durer entre 5 et 10 ans, voire plus, mais après cela, les choses risquent d’exploser pour de bon. Les acteurs sont connus, mais je ne vais pas les citer ici. Faites vos propres recherches.
Le manque de préparation a également été visible au Liban, où nos ressortissants se sont retrouvés en grande difficulté, incapables de quitter le territoire, tandis que les Libanais fuyaient vers la Côte d’Ivoire ou d’autres pays pour se mettre en sécurité.
On constate que certains restent soit interdits de partir, soit paralysés par la peur. En réalité, il n’y a pas d’organisation parmi les résidents. Ceux qui avaient anticipé la situation et s’étaient organisés ont quitté les lieux avant que la situation ne dégénère.
- Les travailleurs migrants africains bloqués au Liban alors que la guerre d’Israël s’étend
- Les migrants africains bloqués au Liban se sentent abandonnés
- Des travailleurs africains paniqués sont empêchés de quitter le Liban
Cela fait mal de constater à quel point nous sommes délaissés par nos gouvernements, comme si nos vies ne valaient pas grand-chose à leurs yeux. Mais posons-nous cette question : prenons-nous, nous-mêmes, la vie de nos semblables au sérieux ? La rhétorique consistant à dire « cela ne me concerne pas » ne tient pas, car nous sommes tous dans la même situation.
Certains diront : « Nous sommes venus en Occident pour des raisons personnelles », mais l’expérience a montré qu’en temps de crise, ces distinctions disparaissent. Vos « droits », vos biens, votre argent, tout cela devient conditionnel, secondaire. L’injustice devient omniprésente, et chacun doit se confronter à cette dure réalité.
Une seule solution: S’organiser seul ou en groupe
Oui, je le sais, c’est l’un des défis majeurs de notre communauté en Allemagne : réussir à se rassembler et à travailler ensemble. Cependant, je suis conscient qu’il existe de petits groupes de personnes dynamiques, des cercles d’amis et d’anciennes connaissances. Je m’adresse aussi à vous, ceux qui êtes seuls. Ne restez pas en Europe avec la tête baissée ou cachée.
Vous devez anticiper et vous préparer à partir avant que le pire ne vous surprenne sur place. Peut-être que cela n’arrivera jamais, mais je préfère contribuer en vous informant, pour vous aider à anticiper et à prendre les mesures nécessaires pour vous en sortir. Car je me sens profondément concerné lorsque je vois des membres de la communauté africaine traités de cette manière en temps de crise.
- Considérez la re-migration : Partir vers un autre pays peut vous permettre de fuir avant que le pire n’arrive. Si le pays où vous vivez investit massivement dans l’armement, et que des conflits éclatent dans la région, la conscription obligatoire pourrait rapidement devenir une réalité. Anticipez et étudiez vos options pour bouger avant qu’il ne soit trop tard.
- Gérez votre argent intelligemment : Ne gaspillez pas vos finances inutilement. Gardez une réserve importante en cash, tout en respectant la limite légale en vigueur. Vérifiez régulièrement les dernières régulations sur les montants autorisés à conserver chez soi.
- Ne paniquez pas : Cette liste s’adresse à ceux qui savent lire entre les lignes et anticiper. La panique n’aide pas à prendre de bonnes décisions. Concentrez-vous sur une préparation réfléchie et méthodique.
- Surveillez les opportunités à l’étranger : Explorez constamment les opportunités d’emploi dans des pays potentiellement neutres en cas de conflit, comme la Suisse. Toutefois, agissez rapidement, car en cas de crise majeure, les frontières pourraient se fermer et les options se réduire considérablement.
- Envisagez un retour en Afrique : Si vous avez investi dans un pays africain, cela peut devenir une option viable en temps de crise. Après la guerre (si elle n’est pas nucléaire), vous pourriez toujours retourner travailler et rebâtir vos finances. Préparer le terrain dès maintenant peut être un atout.
- Créez un réseau local et international : Établissez des connexions solides avec des membres de votre communauté, mais aussi avec des étrangers. Ces réseaux peuvent vous offrir des informations, un soutien, et des solutions en cas de crise.
- Suivez l’actualité et formez-vous à la résilience : Restez informé sur les évolutions géopolitiques et formez-vous à des compétences pratiques telles que la gestion des urgences, la survie, ou encore l’adaptation culturelle. Ces connaissances pourraient être déterminantes pour naviguer dans une période instable.
Tu t’en fous: Tout ça, c’est pour les autres ?
je te réponds directement : je ne suis pas ici pour vous obliger à faire quoi que ce soit. Votre choix est le vôtre, et personne ne saurait vous retirer cette souveraineté.
Je suis un citoyen lambda qui essaie de tenir les compatriotes informés sur des situations potentielles, afin de mieux les préparer et leur permettre de s’échapper si nécessaire. Car pour moi, lorsqu’un Africain réussit, c’est toute l’Afrique qui gagne.
Le monde noir a besoin de vous, peu importe où vous êtes. D’ici là, portez-vous bien.